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Le rétropédalage : historique et explications

Le rétropédalage : historique et explications
28 août 2013 Technique vélo 6 commentaires

Historique :

Le rétropédalage a été inventé par l’Allemand Ernst Sachs, en 1903. A l’époque, les systèmes de freinage existant n’étaient absolument pas satisfaisant :

– les patins de freins ne permettaient pas un freinage efficace par temps humide, et de plus, ils s’usaient très rapidement

– les freins à tambours demeuraient fragiles et peu sécurisants

Ernst Sachs a alors créé une technique révolutionnaire pour l’époque : le rétropédalage. Le frein est dans ce cas inclus dans le moyeu arrière. Cette invention permet de solutionner tous les problèmes inhérents aux autres techniques de freinage : pas d’usure des composants, un freinage irréprochable même sous la pluie et une bien meilleure longévité. Ernst Sachs avait donc inventé le système de freinage le plus fiable de l’époque. Au départ, ces vélos étaient monovitesses, mais rapidement, il a été possible d’associer des vitesses au rétropédalage.

Depuis, l’idée s’est perpétuée en Allemagne comme en Hollande (et contrairement à bien d’autres pays) que le rétropédalage est le meilleur système de freinage, malgré les avancées technologiques sur les autres types de freinage.

Coupons court aux idées fausses :

– Les vélos à rétropédalage sont bien sûr équipés d’une roue libre (la roue continue de tourner, même sans pédaler)

– Il ne s’agit pas d’un véritable « pédalage à l’envers » pour freiner, un simplement appui en arrière permet de ralentir en une fraction de seconde

Le rétropédalage, une question culturelle :

De nombreuses marques (Kalkhoff, VSF-Fahhradmanufaktur, Puky, etc…) continuent à monter en série des freins à rétropédalage sur les vélos fabriqués, toujours assortis d’un frein “à main” pour le marché français (donnée obligatoire dans notre législation).

Pour un Français, le rétropédalage n’est pas un problème en soi, c’est surtout le fait de ne pas pouvoir remonter la pédale à l’arrêt pour le redémarrage, qui est gênant. En fait, il faut juste prendre l’habitude de laisser les manivelles parallèles au sol en roue libre, et ce afin d’avoir toujours la possibilité de redémarrer sans problème. Cela ne pose d’ailleurs aucun souci aux personnes coutumières de cette technique !

Au final, cela reste donc une question d’habitude : un Français sera toujours un peu déstabilisé au départ avec un vélo à rétropédalage, comme l’Allemand continuera malgré tout à l’utiliser même si un autre système de freinage avec poignée sur le cintre existe sur le vélo.

Mais le débat reste ouvert : il suffit de voir avec quelle fougue les uns défendent le rétropédalage et les autres les autres systèmes de freinage !

Le rétropédalage et les enfants :

C’est une question qui nous est fréquemment posée : est-ce que le fait d’avoir un vélo avec rétropédalage est un avantage ou un inconvénient pour l’apprentissage du vélo ?

La marque de vélos enfants Puky propose par exemple tous ses modèles (du vélo 12 pouces au vélo 24 pouces) avec un double freinage : rétropédalage et freinage classique avec système de freinage sur la jante et poignée de frein sur le cintre du vélo.

Il faut savoir que les jeunes enfants ont parfois du mal à apprécier les obstacles et le danger et par la même occasion à appuyer en conséquence sur la poignée (tous les parents ont d’ailleurs observé que le premier freinage des enfants se fait naturellement avec les pieds… !). Le rétropédalage est le moyen idéal  de freiner d’un seul mouvement de pédalage arrière sans bloquer la roue et ce, en toute sécurité.

Le fait d’avoir la possibilité d’utiliser deux freins différents permet donc à l’enfant de faire ses « premiers pas » à vélo en choisissant quel est le moyen de freinage qui lui convient le mieux. C’est une double sécurité, en somme.

Par expérience, les enfants réagissent très différemment au rétropédalage : pour certains, c’est une véritable aide, puisqu’ils n’ont pas besoin d' »utiliser » leurs mains pour freiner au tout début de leur apprentissage ; tout se joue au niveau du pédalage, et cela simplifie la coordination globale. Pour d’autres, la difficulté essentielle se situe au démarrage : avec le rétropédalage, il n’est pas possible de remonter la pédale, ce qui nécessite un petit entraînement ; une autre solution, pousser avec le pied au sol, ce qui ne présentera pas de soucis pour un enfant passé sur une draisienne.

Le plus important est de laisser le temps à l’enfant d’apprivoiser son nouveau vélo (qui est pour lui une grande découverte à tous niveaux) et de l’encourager activement pour trouver sa technique de démarrage, ensuite il trouvera de lui-même rapidement ses repères.

Follow-me tandem et rétropédalage : aucune contre-indication entre le Follow-me et le freinage à rétropédalage. Il arrivera sans doute que freine sans s’en rendre compte au départ, puis plus sciemment pour taquiner l’adulte qui le tracte. Une fois que l’enfant a bien compris qu’il ne faut pas appuyer sur les pédales lorsqu’il est moins actif, tout se passe pour le mieux !

 

 

L'auteur
Isabelle Isabelle

Isabelle fait partie de l'aventure Cyclable depuis ses débuts, en 2005. Elle a été une adepte du vélo cargo pendant de nombreuses années en version biporteur court puis long. A vrai dire, le plus difficile ensuite a été de repasser sur un vélo classique. Aujourd'hui elle roule sur un vélo hollandais Gazelle Ultimate T9 et ne se sépare jamais de ses grandes sacoches qui lui permettent de transporter son ordinateur, les courses et sa cape de pluie pour les jours gris !

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6 commentaires
Firebird 14 juillet 2018 à 14 h 50 min

Merci Isabelle. Je rajouterai que dans le cas rare mais pas impossible ou la chaîne déraille le frein arrière à main qui ne sert pas d’habitude permet d’éviter l’accident. Pour le redémarrage à un stop ou un ? rouge, j’ai pris l’habitude de m’arrêter 10cm avant et de garder la pédale de droite (pour moi) en haut. Puis avant de redémarrer je profite de cette distance pour passer le point haut de la pédale et redémarrer en tout confort. Le point vraiment fort du RP c’est lorsque vous suivez de prêt un autre vélo. Traditionnellement il faut être sur les freins pour éviter de rentrer dans le vélo qui vous précède. La non, les choses se passent tout naturellement, d’abord vous arrêtez de pédaler puis au besoin un petit RP vous amène a un ou 2 mm de la roue qui vous précède. CQFD.

wasabi 14 octobre 2017 à 14 h 26 min

Bonjour, un effet dynamique qu’on appelle dans le langage courant « transfert de masse » fait que les appuis sont déportés dans le sens inverse de l’accélération, ce qui fait par exemple qu’au delà d’une certaine puissance les voitures doivent forcément transmettre au train arrière, que dans les virage on penche vers l’extérieur (et donc pour compenser on incline le vélo vers l’intérieur)…

Bref, ceci fait que l’essentiel du freinage a lieu sur l’essieu avant. Donc un système de freinage qui ne bloque que l’arrière ne peut pas être le meilleur, il n’y a pas de discussion possible, le « débat ne reste pas ouvert ». Le problème n’est pas le frein par rétropédalage en lui même mais le fait qu’il agisse sur la roue arrière.
Ce n’est pas pour rien que ce système est populaire uniquement en Allemagne du nord et aux Pays Bas, ce sont des endroits plats avec beaucoup de pistes cyclables droites et dédiées où le freinage n’est pas vraiment important. Ca pourrait aussi être très apprécié sur l’île de Ré qui est globalement équivalent. En basse Bavière (Allemagne toujours) ils en ont forcément une autre opinion, tout comme dans les zones urbaines françaises où les obstacles (piétons, voitures…) surgissent au dernier moment.

salvy arlette 1 octobre 2015 à 8 h 36 min

j’ai en ma possession un brevet d’invention (1913) de mon grand-père qui aurait inventé le vélo à rétro pédalage.

    Isabelle 21 mars 2016 à 15 h 12 min

    Bonjour,
    Il serait intéressant de nous faire parvenir la copie de ce brevet.
    Bien cordialement.

Laetitia Sedou 17 mai 2014 à 18 h 00 min

En ce qui me concerne le vélo à rétropédalage que nous avons acheté d’occasion nous pose problème: à peine mon petit garçon donne-t-il un léger coup de pédale vers l’arrière et la roue se bloque complètement! résultat, il arrive très difficilement à démarrer, la roue se bloque très régulièrement et il perd l’équilibre! est-ce normal (première fois que l’on utilise ce type de vélo)? car d’après ce que je lis cela devrait le freiner progressivement… merci de m’éclairer

Nicolas Dumoulin 3 octobre 2013 à 14 h 20 min

Je confirme que le rétropédalage est appréciable pour les enfants. J’ai trouvé un vélo d’occasion avec rétropédalage quand mon fils avait 3 ans, ça c’est trouvé comme ça. Ça ne lui posé aucun problème, il a vite compris comment ça marchait.
Puis, quand il est monté en taille (5 ans), on n’a pas trouvé de vélo avec rétropédalage (d’occasion, pas cher). Et j’avoue que c’est pas facile pour lui. Même si il est plutôt costaud, il a parfois un peu de mal à bien serrer la poignée pour freiner « fort », et ça lui perturbe sa direction. Mais bon, il s’en sort très bien, rassurez-vous 😉

Donc au final, je suis bien content d’avoir ce petit vélo à rétropédalage.

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