Et si vous profitiez des week-ends prolongés qu’offre le mois de mai pour goûter aux joies de l’itinérance sur deux roues ? Cette année, la disposition des jours fériés (1er mai, 8 mai, jeudi de l’Ascension) permet d’envisager 3 ponts de 4 jours propices à de belles échappées à vélo… surtout si la météo printanière est au rendez-vous.
Tentez par l’aventure, mais encore hésitant à franchir le pas ? Ai-je le bon matériel ? Quel parcours choisir ? Et si c’était trop dur pour moi ? Cet article démonte point par point les principales idées reçues qui font obstacle au départ. Et, en bonus, nous vous donnons 5 idées d’itinéraires pour vous mettre le pied à l’étrier en toute sérénité en solo, en couple, entre amis ou en famille.

1. Avec mon vélo, impossible de faire de la rando !
Et si le vélo idéal pour vivre votre première itinérance cyclable était celui que vous possédez déjà ? Le vélo de ville que vous utilisez pour aller faire les courses, le VAE qui vous accompagne chaque matin au travail ou même le longtail familial, peuvent, le temps d’un week-end, se transformer en partenaires d’échappée. Même si la randonnée n’est pas leur terrain d’expression privilégié, ces montures que vous connaissez sur le bout des doigts s’avéreront, sans doute, largement suffisantes pour prendre le large quelques jours sur un itinéraire court et sans difficulté.
Pour éviter les déconvenues, vous pouvez prendre rendez-vous auprès d’un atelier Cyclable pour une révision de printemps. Nos techniciens s’assureront que votre vélo est en état de rouler et que tous les organes de sécurité sont fonctionnels. De quoi partir l’esprit serein ! En résumé, laissez de côté les préoccupations matérielles et jouez la carte de la simplicité. Ce qui importe en premier lieu, c’est de prendre la route et de goûter à la joie de pédaler librement au grand air.
Si vous restez persuadé malgré tout que votre vélo habituel ne fera pas l’affaire et qu’il entamera votre plaisir de rouler, pourquoi ne pas en louer un autre plus adapté aux exigences de l’itinérance ? Certains magasins Cyclable proposent ce genre de service, comme Cyclable Valence-Saint-Péray, par exemple.
Si cette première expérience est un succès et que vous envisagez de partir régulièrement, il sera pertinent de considérer l’achat d’un vélo spécifiquement conçu pour le voyage ou la randonnée. Car sur la durée, la qualité du matériel compte. Un vélo dédié au trekking, muni de porte-bagages, brillera par son confort et sa robustesse et vous mènera, sans rechigner, sur tous les terrains à travers le monde avec tout votre équipement.

2. Je n’ai pas la condition physique pour pédaler plusieurs jours d’affilée
Vous allez, très probablement, être surpris par l’étendue de vos propres capacités. Si vous êtes un adepte du vélotaf ou si vous pédalez régulièrement pour vous déplacer au quotidien, vous n’aurez aucune difficulté à enchaîner 3 ou 4 étapes d’une distance modeste et sans trop de dénivelé. De manière générale, la randonnée itinérante à vélo est accessible (et bénéfique) au plus grand nombre, enfants, ados, adultes, seniors, sauf rares cas de contre-indication médicale. Une condition toutefois : cibler un parcours abordable et ne pas se fixer d’impératifs kilométriques démesurés. Vouloir trop en faire, voilà un piège qui risque fort de transformer votre paisible randonnée en infernale course contre-la-montre. Alors combien de kilomètres prévoir pour une première expérience ? La réponse est bien évidemment éminemment subjectives, tant le rapport à l’effort et les manières de voyager diffèrent d’un individu à l’autre, mais, en moyenne, il est raisonnable d’envisager de pédaler entre 30 et 50 kilomètres par jour.
Pas convaincu ? Alors pourquoi ne pas tenter l’aventure au guidon d’un vélo à assistance électrique ? Vous pourrez compter sur le moteur en cas de coup de mou. Mieux, l’utilisation d’un VAE de randonnée élargira votre champ des possibles. A vous, les itinéraires sur terrains vallonnés ou même, pourquoi pas, les cols de montagne. Et pour recharger ? Les batteries actuelles, à haute capacité, vous permettront de parcourir des distances considérables (plus de 100 km pour certaines) avant de passer par la case prise de courant. De quoi voir venir ! D’autant que, sur le terrain, les points de recharge se multiplient. Hôtels, campings, offices de tourisme et même bornes dédiés en bord de voies vertes vous permettront régulièrement de faire le plein.

3. Pour vivre une vraie aventure, il faut aller loin
L’exotisme serait donc une affaire de distance. Il ne pourrait jaillir qu’aux antipodes ? Il suffit d’enfourcher son vélo pour se convaincre du contraire. Derrière le guidon, on change de regard. On redécouvre notre environnement familier sous un autre angle. Nos coups de pédales réénchante l’ordinaire. Alors pourquoi partir loin ? A vélo, l’aventure débute là où l’on monte en selle… même sur le pas de sa propre porte ! S’élancer depuis son domicile, c’est le choix de la simplicité. Pas de logistique lourde à prévoir pour rejoindre votre point de départ. Vous aurez le plaisir de traverser votre univers connu avec les yeux du voyageur et il y a fort à parier qu’il vous réserve quelques surprises. Et puis, autre avantage pratique, si un imprévu vous contraint à rebrousser chemin, vous ne serez jamais très loin de chez vous !

4. Il n’y a pas d’itinéraires cyclables à proximité de chez moi
Même si la situation reste perfectible, les aménagements cyclables ont gagné du terrain sur l’ensemble du territoire. Rien qu’en 2023, le schéma national des véloroutes s’est étoffé de 800 km. Il compte désormais plus de 21500 km d’itinéraires opérationnels dont 10 EuroVelo. A cela s’ajoutent les milliers de kilomètres des nombreux réseaux locaux.
Aucune voie verte ou véloroute ne passe devant chez vous ? C’est probable. Mais il y a fort à parier que vous en trouviez une dans un rayon de 10 à 20 kilomètres autour de votre domicile. Même si vous habitez en plein cœur d’une grande métropole. Des axes cyclables en site propre (à l’écart de la circulation automobile) permettent, par exemple, de quitter le centre de Paris ou de Lyon en toute sécurité (voir les suggestions d’itinéraires).
S’il n’y a vraiment aucun aménagement sur votre secteur ou que vous souhaitez vous affranchir des itinéraires balisés, sachez que la France dispose d’un réseau de petites routes secondaires peu fréquentées parmi les plus étoffés du monde. Un gisement intarissable pour composer votre propre itinéraire. Pour tracer votre parcours vous pouvez miser sur des applications dédiées telles que Komoot, OsmAnd ou Geovelo.

5. Avec les voitures, c’est trop dangereux !
C’est là une angoisse légitime. Progresser sur des routes à trop forte circulation génère un stress qui risque fort de prendre le dessus sur le plaisir du voyage. Heureusement, comme on l’a vu précédemment, le réseau des véloroutes de France offre d’innombrables solutions pour échapper au trafic. Attention, toutefois, tous ces axes cyclables ne sont pas aménagés à l’écart des voitures. La plupart empruntent des routes partagées, certes peu fréquentées, mais tout de même accessibles aux automobiles. Mais un nombre grandissant voit le jour en site propre. De plus en plus de chemins de halage ou d’anciennes voies ferrées sont ainsi reconvertis en voies vertes interdites aux véhicules motorisés. Et sur des distances de plus en plus longues. La Vélodyssée, par exemple, qui traverse la France de Roscoff à Hendaye sur 1200 kilomètres est aujourd’hui aménagée à 80% hors de la circulation. Pour identifier ces voies paisibles et sécurisées, un outil idéal, la carte interactive de l’AF3V (Association française pour le développement des véloroutes et des voies vertes).

6. Transporter son vélo, c’est la galère !
On vous l’accorde, convoyer son vélo jusqu’à son point de départ tourne parfois au parcours du combattant. C’est pourquoi, nous vous encourageons, pour une première expérience en tout cas, à cibler un itinéraire de proximité accessible à vélo depuis chez vous.
Vous préférez aller voir ailleurs malgré tout ? Plusieurs solutions existent. Le train tout d’abord. Cette option fait sens sur le plan écologique et permet d’imaginer des itinéraires en ligne sans avoir à aller récupérer son véhicule au point de départ une fois la rando terminée. Malheureusement, monter à bord avec son vélo peut s’avérer compliqué. D’autant que les règles peuvent changer d’une région à l’autre ou selon les périodes (plus de contraintes à la belle saison). Si, pendant longtemps, il était possible d’embarquer son vélo gratuitement et sans réservation dans les TER, ce n’est plus systématiquement le cas. Pour savoir à quoi vous en tenir selon votre trajet, vous pouvez consulter le site de la SNCF dédié à ce sujet.
A bord des Intercités et des TGV, la réservation et le paiement restent de mise sur tout le territoire. Mais les places sont comptées. Pour échapper à ces contraintes, vous pouvez faire le choix de démonter votre vélo et de l’emballer dans une housse dédiée. Il faudra toutefois la transporter pendant toute votre randonnée. Autre solution, partir avec un vélo pliant ! Un choix tout à fait pertinent pour une courte itinérance sans relief trop prononcé.
Sachez enfin, qu’à la belle saison, des trains spéciaux avec une capacité d’emport augmentée sont mis en circulation sur certains axes particulièrement fréquentés par les cyclistes. C’est le cas notamment pour les lignes qui desservent la Loire à vélo, la Via Rhôna ou encore la Véloscénie.
Si vous faites le choix de la voiture, privilégiez les itinéraires en boucle. Vous pouvez même opter pour un parcours en huit ou en étoile afin de retrouver votre véhicule chaque soir. Vous pourrez y laisser votre équipement pour la nuit ainsi que vos réserves de nourriture. Un moyen de pédaler léger avec le strict nécessaire.

7. Le camping, ce n’est pas mon truc !
Rien ne vous oblige à camper ou à bivouaquer au cours de votre rando. C’est une option retenue par bon nombre de cyclovoyageurs pour son côté économique, mais également pour la flexibilité qu’elle apporte (on s’arrête quand et où l’on veut… ou presque !). Elle offre également l’opportunité d’un contact privilégié avec la nature et les éléments. Pour le meilleur… et pour le pire ! Orages, coups de vent, averses diluviennes peuvent s’inviter pendant la nuit et considérablement affecter votre confort. Le bivouac exige également de transporter tout le matériel nécessaire à son autonomie (tente, sac de couchage, matelas, réchaud etc.) Des équipements que vous n’avez peut-être pas en votre possession.
Pour une première expérience, peut-être est-il raisonnable de réserver des hébergements à chaque étape. A vous d’identifier au préalable les hôtels, gîtes, chambres d’hôtes ou même cabanes, roulottes et autres logements insolites présents sur votre parcours. Les établissements disposant du label Accueil vélo réservent des services spécifiquement dédiés aux cyclistes comme un local de stationnement sécurisé pour votre vélo par exemple. De cette façon, vous pourrez voyager avec le strict minimum sans avoir besoin d’embarquer de sacoches encombrantes.

8. Et je fais quoi des enfants ?
Emmenez-les pardi ! L’itinérance à vélo est une formidable opportunité de passer du temps de qualité en famille et de se fabriquer des souvenirs hauts en couleurs ensemble. C’est également pour les plus jeunes une école de l’autonomie. Sur la route, on participe avec beaucoup plus d’entrain à l’intendance et aux tâches de la vie quotidienne (remplir les bidons, aider à la confection du pique-nique, monter la tente le cas échéant…)
Bébé, enfant, ado… A chaque âge sa solution de locomotion. Les plus petits, à partir de 10 mois environ, pourront monter à bord d’une remorque. Un siège-bébé pourra également faire l’affaire pour de courtes balades (les deux options peuvent se compléter). Plus tard, autour de deux ou trois ans, l’enfant pourra prendre place dans une remorque à pédales de type Weehoo pour devenir acteur de la progression familiale. Vers 4 ou 5 ans, les plus précoces enfourcheront leur propre vélo. En cas de coup de mou, un dispositif de traction tel que le FollowMe permettra de les prendre en remorque. Naturellement, il faudra adapter la distance et la nature de vos étapes en fonction de leurs capacités. Entre 8 et 10 ans, nombreux sont les enfants en mesure de parcourir 30 à 40 km par jour sur leur propre monture.
Et les cargos ? Longtails et biporteurs peuvent également se montrer de formidables compagnons de voyage en famille. En plus de faciliter le transport de vos enfants, ils vous permettront d’embarquer du matériel en plus grande quantité. Ils serviront également de véhicule de repli pour embarquer un enfant fatigué avec son vélo.

5 idées d’itinéraires vélo pour prendre le large pendant les ponts de mai
En panne d’inspiration pour choisir votre itinéraire ? Voici quelques suggestions de parcours réalisables sur 3 ou 4 jours.
- Paris-Chartres par la Véloscénie (V40)
Environ 120 kilomètres du parvis de Notre-Dame à la cathédrale de Chartres en passant par le pays de Limours, la forêt de Rambouillet et le domaine de Maintenon. Sortie de Paris en douceur via la coulée verte. Ce tracé emprunte essentiellement des pistes cyclables, des allées en gravier et des petites routes rurales peu fréquentées. Il est, de plus, intégralement balisé. Vous n’aurez qu’à vous laisser guider !
- Boucle de la Bourgogne du sud
Ce circuit d’environ 145 kilomètres relie Mâcon et Chalon-sur-Saône via l’abbaye de Cluny ou la remarquable cité de Tournus au riche patrimoine historique. Balisée dans les deux sens, l’itinéraire présente l’avantage d’être aménagé quasi intégralement en site propre. Il emprunte notamment la voie verte de Bourgogne du sud et la Voie Bleue, le long de la Saône. Idéal pour une échappée en famille !
- La Via Fluvia
Un bon de géant entre deux fleuves d’environ 130 kilomètres. La Via Fluvia connecte le Rhône à la Loire en passant par les départements de l’Ardèche, de la Loire et de la Haute-Loire. Le tracé chemine essentiellement sur d’anciennes lignes de chemin de fer transformées en voies vertes. Tunnels, viaducs, anciennes gares, il donne à voir de nombreux vestiges de l’épopée ferroviaire dans cette région de montagne reculée. Car, sans être insurmontable, le relief est bien présent tout au long du parcours. Misez sur un VAE si vous n’êtes pas à l’aise avec les montées. Point de départ recommandé : Saint-Vallier. Arrivée : le Puy-en-Velay.
- La route du débarquement
Depuis Honfleur, ce parcours traverse d’abord le Pays d’Auge avant de rejoindre les plages du débarquement entre Ouistreham et Carentan. Un chemin de mémoire d’environ 170 kilomètres qui raconte, au plus près du terrain, les détails de l’opération Neptune et de la bataille de Normandie. Le tracé suit le balisage de l’EuroVélo 4 (Vélomaritime) sur des petites routes de bord de mer, des voies cyclables et quelques chemins de traverse.
- Le canal de la Marne au Rhin à vélo
Ce parcours d’environ 150 kilomètres traverse la Lorraine et l’Alsace au fil de l’eau. Avec le canal de la Marne au Rhin pour guide, il relie Nancy à Strasbourg en empruntant essentiellement des voies cyclables protégées. En chemin, découvrez les villes remarquables de Saverne ou de Sarrebourg ou encore l’étonnant ascenseur à bateaux de Saint-Louis-Arzviller. Le tracé est balisé dans les deux sens (V52).