As du vélotaf et des déplacements urbains, le VAE est aussi un excellent compagnon de randonnée. En atténuant l’appréhension du relief et de la distance, l’assistance électrique a en effet considérablement démocratisé la pratique. Un nombre croissant de cyclistes s’aventurent ainsi sur les véloroutes de France grâce aux super pouvoirs du vélo motorisé. L’expérience vous tente également ? On vous a déniché un itinéraire pour vous mettre le pied à l’étrier le temps d’un week-end. Un parcours d’environ 130 km entre Rhône et Loire au fil de la Via Fluvia, une ancienne ligne de chemin de fer reconvertie en voie cyclable. Particularité du tracé : un col à plus de 1000 mètres d’altitude et des rampes flirtant avec les 18 %. Pas de quoi vous arrêter avec un VAE dédié au trekking ou à la randonnée !
Un tracé idéal pour une première escapade électrique
Il adoucit la pente et élargit les horizons. Cet été encore, le VAE a propulsé quantité de nouveaux voyageurs à vélo sur les petites routes de l’Hexagone. Avec l’assistance électrique, les plaisirs de l’itinérance cyclable deviennent accessibles au plus grand nombre même sur terrains accidentés ou montagneux. Vous avez raté le coche durant les grandes vacances ? Il n’est pas trop tard. L’été indien ou même le début de l’automne peuvent s’avérer propices à une toute première randonnée sur deux roues ? Quel itinéraire choisir, toutefois, pour vivre cette expérience ? En VAE, le champ des possibles peut être extrêmement vaste, mais il existe des parcours mieux calibrés que d’autres pour débuter. Pour cibler un tracé adapté, nous avons choisi de suivre le cahier des charges suivant :
- réalisable sur un week-end.
- avec une majorité de voies vertes à l’écart de la circulation automobile.
- un profil abordable mais qui justifie tout de même l’utilisation d’un VAE.
- et, en bonus si possible, des paysages à couper le souffle qui offrent l’occasion d’une belle parenthèse en pleine nature.
Parmi les résultats de ce profilage, un itinéraire sort du lot. Son nom : la Via Fluvia, un parcours cyclable d’une centaine de kilomètres aménagé sur l’emprise d’une ancienne voie ferrée entre Annonay, en Ardèche, et Lavoûte-sur-Loire dans le département de la Haute-Loire. En plus de respecter les critères mentionnés plus haut, cet itinéraire présente l’avantage d’être accessible par le train. A condition, toutefois, de rallonger un peu la distance au départ et à l’arrivée. En route donc pour une version étendue de la Via Fluvia, au départ de la gare de Saint-Vallier, sur les bords du Rhône, jusqu’à celle du Puy-en-Velay, incontournable capitale des chemins de Saint-Jacques. Au programme, environ 130 km et presque 1700 m de dénivelé positif ! Une randonnée exigeante que beaucoup appréhenderaient au guidon d’un vélo traditionnel, mais qui devient presque un défi excitant aux commandes d’un VAE taillé pour le trekking !
Le VAE déverrouille l’accès aux terrains montagneux
La gare de Saint-Vallier est accessible en TER depuis Lyon en moins de 50 minutes. Aussitôt sorti du train, on traverse le Rhône avant de s’engager dans la vallée de l’un de ses affluents, la Cance. Pendant une vingtaine de kilomètres, vous remontez le cours d’eau dans des gorges sauvages dominées par quelques hameaux épars. De remarquables ponts en pierre anciens enjambent la rivière à intervalles réguliers. La pente est peu marquée, le trafic automobile presque inexistant. Peut-on rêver mise en jambe plus douce ?
A Annonay, patrie des frères Montgolfier, on rejoint le tracé aménagé de la Via Fluvia. On chemine désormais sur une voie verte parfaitement balisée qui sinue le long de la Deûme. Au bord de la rivière, s’élève encore la papeterie Canson-Montgolfier, maison natale des inventeurs de l’aérostat, aujourd’hui reconvertie en musée.
Si d’ordinaire les pistes cyclables de cette nature filent en droite ligne sur terrain plat, celle-ci s’illustre par quelques soubresauts particulièrement prononcés. A l’approche du village médiéval fortifié de Boulieu-lès-Annonay, la route se cabre une première fois pendant environ 200 mètres. En basculant du mode Eco à un niveau d’assistance plus soutenu, vous effacerez la difficulté facilement sans vous mettre dans le rouge. Votre VAE n’a pas fini de vous rendre service !
Une dizaine de kilomètres plus loin, aux environs de Bourg-Argental, se dresse un obstacle d’une toute autre ampleur, un mur de 360 mètres dont la déclivité oscille entre 15 et 18 %. L’épouvantail de la Via Fluvia ! Au pied de ce raidard aux lacets resserrés, un panneau indique les mensurations de la pente et encourage les cyclistes qui s’engagent dans l’ascension. Avec un vélo traditionnel, nombreux sont ceux qui poussent. Mais en VAE, même lesté de volumineuses sacoches, on parvient à se hisser au sommet sans que la montée ne tourne au tour de force. La voie ferrée originelle filait dans un tunnel malheureusement inaccessible aujourd’hui.
Même problématique un peu plus loin sur les hauteurs de Saint-Sauveur-en-Rue. La fermeture du tunnel du Tracol contraint les cyclistes à passer par le col, point culminant du parcours à 1023 mètres. Cette fois, la pente est moins forte, mais les aménagements de la Via Fluvia sont interrompus. Pendant environ 4 km, vous progressez sur la D508, une route assez fréquentée. Prudence ! Au sommet, vous basculez sur le bassin versant de la Loire dans un décor mêlant prairies d’altitude et forêts denses.
Revivre l’épopée du chemin de fer à grands coups de pédales !
Un piste carrossable bucolique vous reconnecte à la quiétude qui règne partout ailleurs sur l’itinéraire. Isolée en pleine nature, l’ancienne gare de Riotord, ornée de fresques murales sur le thème des trains à vapeur, confirme que nous sommes de retour sur la bonne voie. Parcourir la Via Fluvia, c’est progresser dans le lointain sillage de ces locomotives fumantes et revivre, à grands coups de pédales, l’épopée du chemin de fer.
La voie verte emprunte l’ancien tracé de la ligne Lavoûte-sur-Loire à La Voulte-sur-Rhône mise progressivement en service entre 1890 et 1902. Ce tortillard qui connectait les deux fleuves était autrefois surnommé “la Galoche”. Une appellation qui serait liée aux paysans qui montaient à bord chaussés de galoches, des souliers aux semelles de bois, courants à l’époque dans les campagnes. Mais on prête également une autre origine à ce surnom. Il aurait pu s’agir d’une façon de tourner en dérision l’allure du train à vapeur qui, sur ce parcours accidenté, se “traînait les galoches” en excédant rarement plus de 20 km/h. Avec votre VAE, vous l’auriez sans doute facilement pris de vitesse !
Dans votre champ de vision l’héritage de ces temps révolus est encore parfaitement visible. Viaducs, tunnels et autres ouvrages ferroviaires anciens jouent les équilibristes sur les reliefs alentour. Régulièrement, sur le bord de la voie, des panneaux explicatifs retracent l’histoire mouvementée de cette ligne montagnarde définitivement fermée en 1952. L’un d’eux en particulier, raconte, la terrible catastrophe du 26 juin 1944. Un déraillement de plusieurs wagons qui provoqua la mort de 12 personnes et en blessa 60 autres.
Mais à Raucoules, et plus précisément au hameau d’Oumey, votre voyage dans le temps prend encore une autre dimension. Tous les dimanches du 5 mai au 20 octobre (et les mercredis et jeudis en été) des passionnés redonnent vie au train à vapeur le plus haut de France. Et il est bien entendu possible de monter à bord. Mieux, ce train historique, baptisé le Velay Express, dispose d’un compartiment dédié aux vélos et permet de rejoindre Saint-Agrève, le point de départ d’un autre itinéraire cyclable réputé : la Dolce Via. En connectant ces deux tracés, on peut imaginer une belle boucle en VAE d’environ 150 km à travers les paysages spectaculaires de Haute-Loire et d’Ardèche. Attention, toutefois, pour profiter de cette option il est impératif de réserver à l’avance sa place à bord du Velay Express.
Des bornes de recharge sur le parcours
C’est désormais le pays des sucs qui défile sous vos roues. Une vaste étendue de prairies en pente surmontée d’une multitude de cônes volcaniques endormis. Régulièrement on quitte l’emprise de l’ancienne voie ferrée au profit de petites routes secondaires qui rebondissent à travers la campagne. Quelques vaches curieuses tournent la tête sur notre passage. On approche même un troupeau de bufflonnes qui alimente une petite production de mozzarella locale. De nombreuses aires de pique-nique offrent l’occasion d’une pause contemplative dans ce décor fantastique. A Lavoûte-sur-Loire, de retour sur l’ex ligne de chemin de fer, on franchit le plus long fleuve de France encore à l’état de modeste cours d’eau par un pont métallique datant de 1890 récemment restauré. Terminus ! Ici s’achève la Via Fluvia. Mais notre périple n’est pas tout à fait terminé. Reste une douzaine de kilomètres à parcourir le long de la Loire pour rejoindre la gare du Puy-en-Velay. La route qui traverse les gorges du fleuve naissant est assez fréquentée mais dispose, heureusement, d’une bande cyclable latérale.
Où passer la nuit au cours de cette randonnée ? Pour ma part, j’ai fait le choix de me détourner une poignée de kilomètres jusqu’à Tence, où plusieurs hôtels sont implantés. Mais de nombreux autres hébergements sont présents à proximité immédiate de la Via Fluvia. Plusieurs gîtes, chambres d’hôtes ainsi qu’un camping (à Bourg-Argental) sont même estampillés Accueil Vélo un label décerné aux établissements qui offrent des services spécifiques pour les cyclistes comme un local sécurisé pour stationner votre monture, par exemple. Dans l’idéal, on posera ses sacoches sur le secteur de Montfaucon-en-Velay et Raucoules pour diviser le parcours en deux étapes d’environ 65 km chacune. Une distance que la plupart des VAE modernes dédiés à la randonnée pourront couvrir sans passer par la case recharge. Si toutefois, l’autonomie de votre vélo s’avérait insuffisante, il existe des bornes électriques en accès libre à Dunières et à la gare de Raucoules.
Que glisser dans vos sacoches ? Le chargeur de votre VAE, bien sûr, mais aussi des vêtements pour faire face aux intempéries (froid, pluie, vent peuvent être au rendez-vous en automne), une tenue de rechange, votre trousse de toilette, un kit de réparation et une pompe et, bien entendu, de quoi boire et vous alimenter. Même si vous croiserez plusieurs épiceries, boulangeries ou restaurants en chemin, il est préférable de toujours disposer sur vous d’un minimum de nourriture pour parer à un éventuel coup de mou.
Quel VAE choisir pour s’élancer sur la Via Fluvia ?
De préférence, un vélo conçu pour la randonnée ou le trekking avec des pneus larges, un porte-bagages arrière, des éléments de confort comme des poignées ergonomiques, une suspension ou une selle adaptée à votre morphologie ainsi qu’un ensemble moteur/batterie fiable et résistant.
Mon choix ? Un Endeavour estampillé Lightweight (version Move), la toute dernière série de chez Kalkhoff qui brille par sa légèreté et sa polyvalence. Equipé du nouveau moteur Bosch Performance Line SX, ce vélo bénéficie d’une assistance souple et naturelle qui démultiplie l’efficacité de vos coups de pédales quand le terrain l’impose. Un fidèle compagnon en ville, mais également sur les chemins de randonnée. Malgré le poids de mes deux sacoches arrière, j’ai pu franchir les pentes les plus abruptes de la Via Fluvia sans jamais être poussé dans mes derniers retranchements. Côté autonomie, mon Endeavour affichait encore plus de 30% de capacité au soir de ma première étape longue de plus de 70 km. Discrètement intégrée dans le tube oblique du cadre, sa batterie est amovible en quelques gestes. Un confort particulièrement appréciable au moment de recharger dans sa chambre d’hôtel.
Avec quel VAE tenterez-vous l’aventure ? Pour découvrir tous nos modèles adaptés à la randonnée et pourquoi pas effectuer un essai, n’hésitez pas à pousser la porte du magasin Cyclable le plus proche !